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MENUCours de Thermodynamique

Description d'un système thermodynamique

Objet d'étude

La thermodynamique étudie les systèmes macroscopiques constitués d'un très grand nombre de particules. Ce nombre \(N\) doit être suffisamment grand pour que les fluctuations liées à la nature microscopique sous-jacente puissent être complètement négligées. En pratique, avec \(N\sim 10^{20}\) molécules, la loi des grands nombres nous enseigne que les fluctuations relatives sont de l'ordre de \[ \frac{1}{\sqrt{N}}\sim 10^{-10} \] En d'autres termes, nous ne voyons que les effets moyens, et les fluctuations microscopiques sont négligeables, voire non mesurables.

Exemple

Isolons par la pensée un d'air d'arête 0,1 mm dans les conditions normales de pression et de température. Peut-on dire que ce système est un système thermodynamique ? Pour répondre à cette question, il suffit d'estimer \(N\). Dans les conditions standards, 1 mole occupe environ 25 L. Le volume étant ici de 10-9 L, le cube contient 4×10-11 mol soit \(N=24\times 10^{12}\) molécules. Les fluctuations relatives sont de l'ordre de 0,2×10-6, largement négligeables. Ce système entre donc dans le cadre de la thermodynamique.

Le système peut échanger avec l'extérieur, de l'énergie, de la matière et du volume.
Le système peut échanger avec l'extérieur, de l'énergie, de la matière et du volume.

Le système est séparé de l'extérieur par une paroi réelle ou fictive. Selon la nature de cette paroi, certains échanges sont possibles ou interdits.

Les différents types d'échange.
Échange matière énergie thermique volume rien
Nature de la paroi perméable diatherme déformable imperméable, adiabatique et indéformable

Variables d'état

Pour rendre compte de l'état macroscopique du système, on utilise un petit jeu de paramètres mesurables que l'on appelle variables d'état. Ce jeu de paramètres dépend du système étudié et de ses transformations.

Exemple

Pour décrire un mélange gazeux {A(g),B(g)}, on peut s'intéresser aux variables d'état suivantes :

Parmi ces variables, on en distingue deux types :

Exemple

La masse, la quantité de matière, le volume, l'énergie sont des variables extensives.

La pression, la masse volumique, la température sont des variables intensives que l'on peut définir localement.

Si \(X_1\) et \(X_2\) sont deux grandeurs extensives, alors tout rapport \(X_1/X_2\) est indépendant des quantités de matière et forme donc une grandeur intensive comme celles de la table 2.

Quelques grandeurs intensives, formées par le rapport de deux grandeurs extensives.
Définition de la grandeur Nature de la grandeur
\(\rho=m/V\)masse volumique (kg.m-3)
\(v=V/m\) volume massique (m3.kg-1)
\(V_\text{m}=V/n\) volume molaire (m3.mol-1)
\(M=m/n\) masse molaire (kg.mol-3})
\(x_1=n_1/(n_1+n_2)\) fraction molaire (sans dimension)
\(w_1=m_1/(m_1+m_2)\) fraction massique (sans dimension)
\(e_\text{c}=\mathcal{E}_\text{c}/m\) énergie cinétique massique (J.kg-1)

De la même manière, toute dérivée \(\partial X_1/\partial X_2\) forme aussi une grandeur intensive. Nous verrons que la température et la pression sont de ce type.

Les variables d'état ne sont pas toutes indépendantes. Certaines sont liées par des relations de définition. Par exemple, si l'on connaît le volume \(V\) d'un système ainsi que sa masse volumique \(\rho\), alors sa masse \(m\) en découle par la définition \(m=\rho V\).

Il existe également des lois empiriques qui relient certaines variables d'état lorsque le système est dans un état d'équilibre : ce sont les équations d'état que nous voyons plus loin.

Notion de pression

Considérons une enceinte dans laquelle une paroi mobile sépare deux fluides. Du fait de l'agitation moléculaire sous jacente, chaque fluide exerce une action mécanique sur la paroi, dite force pressante. Cette force est perpendiculaire à la paroi et d'autant plus grande que la surface de la paroi considérée est grande.

Forces pressantes exercées sur une paroi mobile.
Forces pressantes exercées sur une paroi mobile.

Formellement, un élément de surface de la paroi, d'aire \(\mathrm{d}S\), subit une force

\begin{equation} \fcolorbox{#FF9D00}{#FEF5EB}{\quad \(\displaystyle \overrightarrow{\mathrm{d}F}=p(\text{M})\, \mathrm{d}S\, \overrightarrow{n}^\text{ext} \)\quad}\;\color{#FF9900}{\heartsuit} \end{equation}

où \(\overrightarrow{n}{}^\text{ext}\) est un vecteur normal dirigé vers l'extérieur du fluide. La grandeur \(p\), appelée pression, est une propriété macroscopique définie en . Elle représente une densité surfacique de force, et s'exprime par conséquent en N.m-2 dans le Système international d'unités. Par définition, on nomme pascal (symbole Pa) cette unité, en hommage à Blaise Pascal. \begin{equation} \fcolorbox{#FF9D00}{#FEF5EB}{\quad \(\displaystyle 1\,\mathrm{Pa}=1\,\mathrm{N.m^{-2}} \)\quad} \;\color{#FF9900}{\heartsuit} \end{equation}

Interprétation microscopique

C'est à l'échelle microscopique qu'il faut chercher la signification de la pression. La pression a deux origines.

Origine microscopique de la pression.
Origine microscopique de la pression.

Finalement, la pression s'écrit \[ p=\frac13 n^\star m \overline{v^2}+p_\text{m} \] où \(p_\text{m}\) est la pression dite moléculaire liée aux interactions. Ce terme dépend de la taille des molécules et de la nature des interactions.

Manomètre à liquide.
Manomètre à liquide.

Il existe également d'autres unités encore très utilisées (Tab.3). Par exemple, il est courant de mesurer la pression à l'aide d'un manomètre à liquide. Celui permet de relier une différence de pression à une dénivellation. On a \begin{equation} \fcolorbox{#FF9D00}{#FEF5EB}{\quad \(\displaystyle p-p_\text{atm}=\rho g h \)\quad} \;\color{#FF9900}{\heartsuit} \end{equation} On peut donc exprimer une pression en hauteur de colonne. Le torr est l'unité associé à une colonne de mercure. La correspondance est la suivante : \[ 760\,\mathrm{mmHg}=760\,\mathrm{torr}=1\,\mathrm{atm}=1{,}01325\times 10^5\,\mathrm{Pa} \]

Exercice

Retrouver la loi (3) en faisant un bilan des forces sur la colonne de liquide de hauteur \(h\), puis en traduisant l'équilibre mécanique.

Autres unités de pression couramment utilisées et quelques ordres de grandeur.
Unités Équivalence en pascal
1 bar 105 Pa
1 atm 1,01325×105 Pa
1 torr = 1 mmHg 133,3 Pa
Pressions rencontrées dans la Nature
Centre du Soleil 1016 Pa
Centre de la Terre 1011 Pa
Record Haute pression en labo 1,5×1010 Pa
Abysse des océans 108 Pa
Talons aiguilles 107 Pa
Atmosphère de la terre 105 Pa
Trompe à eau 103 Pa
Ultra vide en labo 10-12 Pa

Température absolue

Transfert thermique.
Transfert thermique.

Considérons par exemple deux fluides, notés 1 et 2, séparés par une paroi matérielle fixe. La paroi étant fixe aucun échange d'énergie macroscopique n'est possible. Cependant, à l'échelle microscopique, les molécules peuvent échanger de l'énergie par collision avec la paroi. Ce type d'échange microscopique est appelé transfert thermique. L'intensité de ce transfert thermique dépend notamment de la structure de la paroi.

Par définition, la température \(T\) est une propriété macroscopique qui vérifie :

Thermomètre à liquide.
Thermomètre à liquide.

Il existe différentes échelles de températures comme par exemple l'échelle centigrade basée sur la dilatation d'une colonne de mercure et qui repose sur un étalonnage à deux points : la glace fondante (0 degré centigrade) et le point d'ébullition de l'eau sous 1 atm (100 degré centigrade). L'intervalle entre ces deux points est ensuite divisé en cent parties égales. Toutefois, cette échelle permet le repérage de la température, mais pas sa mesure au sens strict. Par exemple le rapport de deux températures, exprimées en °C, n'a pas de sens.

Remarque

Dans ce cours on dira indifféremment degré centigrade ou degré celsius que l'on notera °C, mais il faut savoir qu'il s'agit en réalité de deux échelles légèrement différentes. Ces deux échelles ont le même zéro, cependant 100 degrés centigrade correspondent à 99,975 degrés celsius.

Depuis 1954, le système international a introduit l'échelle kelvin (K), qui repose sur la physique des gaz. En effet l'étude des gaz montre que le produit de la pression par le volume molaire d'un gaz en équilibre thermique varie de manière complexe avec la pression. Pour les faibles pressions, ces isothermes sont quasi rectilignes de sorte qu'il est simple d'extrapoler leur limite en \(p=0\). On remarque alors que tous les gaz à la même température présentent la même limite.

Diagramme d'Amagat. Influence de la pression sur le produit \(pV_\text{m}\) de certains gaz.
Diagramme d'Amagat. Influence de la pression sur le produit \(pV_\text{m}\) de certains gaz.

Autrement dit \[ \lim_{p\to 0}pV_\text{m}=f(T) \] où \(f(T)\) est une fonction croissante de la température. Le choix consiste à prendre \(f(T)=RT\) où \(R\) est une constante à fixer. On aurait pu choisir \(R=1\) par simplicité, mais on a préféré adopter \(R\simeq 8{,}314\,\mathrm{J.K^{-1}.mol^{-1}}\) pour avoir \[ \Delta T(\text{kelvin})=\Delta T(\text{°C}) \]

Aujourd'hui, c'est la constante de Boltzmann \(k_\text{B}\) et le nombre d'Avogadro \(N_\text{A}\) qui sont fixés. La constante \(R\) s'en déduit via \[ R=k_\text{B}N_\text{A}=8{,}314462618\ldots\mathrm{J.K^{-1}.mol^{-1}} \] La valeur de \(R\) étant fixée il suffit de mesurer \(\lim_{p\to 0}pV_\text{m}\) d'un gaz en contact avec de la glace fondante pour trouver que 0°C correspond à 273,15 K. Ainsi, on a la correspondance : \begin{equation} \fcolorbox{#FF9D00}{#FEF5EB}{\quad \(\displaystyle T\,(\text{kelvin})=T(\text{°C})+273{,}15 \)\quad} \;\color{#FF9900}{\heartsuit} \end{equation} et le zéro absolu se situe donc à -273,15°C.

Équations d'état

État d'équilibre

Équilibre thermodynamique

Un système est à l’équilibre thermodynamique si l'ensemble des ses variables d'état n’évolue pas durant le temps où on l’observe, et s’il n’est l’objet d’aucun échange macroscopique avec l’extérieur.

Dans ce cours, on s'intéresse exclusivement aux propriétés des systèmes à l'équilibre thermodynamique.

Exemples de systèmes hors équilibre

Un système à l'équilibre présente en général une ou plusieurs phases dans lesquelles les variables intensives sont uniformes et stationnaires. L'équilibre thermodynamique est assuré grâce à des processus microscopiques qui permettent d'assurer l'uniformité des variables intensives. Passons en revue quelques processus d'importance.

Processus thermique — En présence d'un gradient thermique, un flux d'énergie thermique allant des zones chaudes vers les zones froides aura pour effet d'atténuer le gradient thermique initial : c'est l'équilibre thermique. En présence d'une paroi adiabatique, ce processus sera bloqué : on parle alors d'équilibre thermique frustré.

Système en déséquilibre ou équilibre thermique.
Système en déséquilibre ou équilibre thermique.

Processus diffusif — En présence d'un gradient de concentration, un courant de diffusion moléculaire aura pour effet d'atténuer les inhomogénéités de concentrations : c'est l'équilibre diffusif. Evidemment, en présence d'une paroi imperméable, ce processus est bloqué.

Système en déséquilibre ou équilibre chimique.
Système en déséquilibre ou équilibre chimique.

Processus mécanique — En présence d'un gradient de pression, une partie du système sera soumis à des forces qui le mettront en mouvement ce qui aura pour effet d'homogénéiser la pression : c'est l'équilibre mécanique.

Déséquilibre et équilibre mécanique.
Déséquilibre et équilibre mécanique.

Toutefois, si en plus des forces de pression le système est soumis à un champ de forces volumiques extérieures comme la pesanteur, la pression ne sera plus homogène mais seulement continue.

Exemple

Evolution de la pression dans un verre d'eau.
Evolution de la pression dans un verre d'eau.

Considérons un verre d'eau au repos dans le champ de pesanteur et en équilibre thermique avec l'environnement qui impose une température de 20°C. La température en tant que variable intensive est bien uniforme au sein de l'unique phase liquide du système. Cependant, l'équilibre mécanique de chaque partie du liquide impose que la pression augmente au fur et à mesure que l'on descend jusqu'au fond du verre. La pesanteur empêche la pression de rester uniforme : ici le champ de pression est stationnaire et continue à l'équilibre.

Variance

Considérons un système thermodynamique présentant plusieurs phases et plusieurs constituants. L'équilibre thermodynamique de toutes les phases se traduit par l'existence de plusieurs relations entre les variables d'états : ce sont les équations d'état. En thermodynamique classique, c'est par une étude expérimentale que l'on détermine la forme de ces équations.

Ces relations impliquent que le nombre de variables indépendantes est en général faible. Les variables intensives (température, pression, variables de composition comme les fractions molaires ou les concentrations) présentent un intérêt car elles sont facilement contrôlables par l'expérimentateur et ne dépendent pas de la quantité de matière. Il est donc utile de connaître le nombre de variables intensives que l'on peut controler indépendamment. Ce nombre est appelé variance et noté \(\mathcal{V}\). La règle de Gibbs permet le calcul de la variance d'un système.

Règle de Gibbs

Pour un système constitué de \(c\) constituants, présentant \(\varphi\) phases en équilibre thermique et mécanique et qui n'est le siège d'aucune réaction chimique, on a \[ \mathcal{V}=c+2-\varphi\]

Prenons par exemple un fluide monophasé composé d'un seul type de constituants (du méthane par exemple). On a \[ c=1\quad \varphi=1 \quad\text{soit}\quad \mathcal{V}=2 \] On dit que le système est divariant. Il n'y a que deux variables intensives indépendantes. Par exemple, la température \(T\) et le volume molaire \(V_\text{m}\). Ainsi toute grandeur intensive doit s'exprimer en fonction de ces deux grandeurs. On pourra écrire \[ p=p(T,V_\text{m})\quad\text{et}\quad\rho=\rho(T,V_\text{m}) \]

Exemple : l'équation de van der Waals

C'est l'équation d'état la plus simple pour décrire un fluide réel. On la doit à Johannes Diderik van der Waals qui obtint le prix Nobel de physique en 1910 pour ces travaux sur les gaz et les liquides. L'équation d'état qu'il propose s'écrit \[ p=\frac{RT}{V_\text{m}-b}-\frac{a}{{V_\text{m}}^2} \] où \(a\) et \(b\) sont deux paramètres empiriques qui dépendent de la nature des molécules constituant le gaz. Ce modèle a le mérite de prévoir la transition de phase liquide-gaz ainsi que la continuité liquide-gaz pour des températures supérieures à la température critique.

Remarque

Notez que le modèle de van der Waals respecte le comportement de tout fluide réel, à savoir : \[\lim_{p\to 0}{(pV_\text{m})}=RT\]

Quant aux grandeurs extensives indépendantes, elles sont au nombre de \(\varphi\), car il en faut une par phase pour décrire toute propriété extensive d'une phase. Dans notre exemple d'un fluide monophasé, on pourra choisir la masse \(m\) comme variable extensive indépendante, et toute grandeur extensive s'écrira \[ X=X(m,T,V_\text{m})=m\times x(T,V_\text{m}) \]

Exercice

Considérons \(n\) moles d'hélium gazeux. On le décrit à l'aide des variables \(p\), \(V\), \(T\), \(n\) et \(\rho\). Quelles sont les expressions incorrectes :

Le gaz parfait

Le gaz parfait est un modèle utilisé pour décrire les gaz aux basses pressions. Il repose sur les hypothèses suivantes :

Du fait de l'interaction négligeable entre les molécules, on peut dire que le modèle du gaz parfait donne le comportement limite de tous les gaz lorsque la distance intermoléculaire tend vers l'infini, c'est-à-dire lorsque la pression tend vers 0 : \[ \text{gaz parfait}=\lim_{V\to \infty}{\text{(gaz réel)}}=\lim_{p\to 0}{\text{(gaz réel)}} \] Or, la température thermodynamique est précisément construite à partir du comportement limite des gaz réels. Ainsi, pour un gaz parfait on a \[ pV_\text{m}=\lim_{p\to 0}\left.(pV_\text{m})\right|_\text{gaz réels}=RT \] Remplaçons le volume molaire par \(V/n\) et l'on obtient l'équation d'état du gaz parfait :

\begin{equation} \fcolorbox{#FF9D00}{#FEF5EB}{\quad \(\displaystyle \begin{array}{rcl} p\,V&=&n\,R\,T\\ \mathrm{Pa}\times\mathrm{m^3} &= &\mathrm{mol}\times\mathrm{J.K^{-1}.mol^{-1}}\times\mathrm{K}\\ \end{array} \)\quad} \;\color{#FF9900}{\heartsuit} \end{equation}

Remarque

Ce modèle décrit bien les gaz tant que la pression reste faible et qu'on se situe loin de la transition de phase gaz-liquide.

De la loi (5), il découle plusieurs propriétés.

Interprétation microscopique

Dans un gaz parfait, les molécules sont supposées ponctuelles et sans interaction entre elles. De ce fait la pression d'un gaz parfait se réduit à la pression cinétique \[ p_\text{GP}=p_c=\frac13 n^\star m \overline{v^2} \] Calculons l'énergie cinétique moyenne des molécules : \[ \overline{e_\text{c}}=\frac12 m \overline{v^2}=\frac32\frac{p_\text{GP}}{n^\star} \] Utilisons l'équation d'état du gaz parfait et faisons intervenir le nombre d'Avogadro \(N_\text{A}\) : \[ \overline{e_\text{c}}=\frac32\frac{nRT/V}{nN_\text{A}/V}=\frac32 \frac{R}{N_\text{A}}T \] L'énergie cinétique moyenne est donc proportionnelle à la température. Autrement dit, la température d'un gaz parfait mesure l'énergie cinétique liée au chaos moléculaire. On parle d'agitation thermique.

La constante \(R/N_\text{A}\) joue un rôle clé en physique statistique. On l'appelle constante de Boltzmann et la note \(k_\text{B}\). On a donc \[ \overline{e_\text{c}}=\frac12 m \overline{v^2}=\frac32k_\text{B}T \]

Mélange idéal de gaz parfaits

Un mélange de gaz parfaits est idéal s'il n'y a pas d'interaction entre les molécules des différents gaz. L'ensemble se comporte alors comme un gaz parfait. Pour fixer les idées, prenons un mélange de deux gaz parfaits (1 et 2). On définit les fractions molaires par \[ x_1=\frac{n_1}{n_1+n_2} \quad\text{et}\quad x_2=\frac{n_2}{n_1+n_2} \] On a bien sûr \(x_1+x_2=1\) par conservation de la matière.

La pression partielle est la pression qu'aurait un gaz s'il occupait tout le volume dans les mêmes conditions de pression et de température. En appliquant la loi du gaz parfait, on obtient \[ p_1=\frac{n_1RT}{V}=\frac{n_1}{n_1+n_2}\frac{(n_1+n_2)RT}{V}=x_1\, p \] de même \(p_2=x_2\,p\).

Loi de Dalton

La pression totale d'un mélange idéal de gaz parfaits est la somme des pressions partielles des différents gaz constituant le mélange : \[ p=\sum_i p_i \quad\text{avec}\quad p_i=x_i\, p \]

D'après la règle de Gibbs, la variance vaut 3, ici. En effet, \[ c=2\quad \varphi=1 \quad\text{soit}\quad \mathcal{V}=3 \] Toutes les grandeurs intensives s'expriment en fonction de trois variables intensives indépendantes. Si l'on choisit \(T\), \(p\) et \(x_1\), on peut écrire par exemple \(\rho=\rho(T,p,x_1)\) et \(V_\text{m}=V_\text{m}(T,p,x_1)\).

Exercice

Montrer que la masse volumique d'un mélange de deux gaz parfaits de masses molaires \(M_1\) et \(M_2\) vaut \[ \rho(T,p,x_1)=\frac{p}{RT}\left[M_2+x_1(M_1-M_2)\right] \]